À l’atelier, nous essayons de récupérer et recycler un maximum de choses. Lorsque nous émaillons, nous récupérons la poudre d’émail avant qu’elle ne parte aux égouts. Pour cela, tous nos ustensiles sont pré-rincés dans une bassine dédiée à cet effet. Avec le temps, une importante couche d’émail se pose dans le fond. Cette poudre est alors récupérée comme « base » pour fabriquer l’émail ‘noir’ utilisé aux cours.
Comment procéder?
À l’aide d’une louche, je récupère une partie de la poudre déposée dans le fond de la bassine et je la transvase dans un autre récipient. En fonction de la viscosité, j’ajoute éventuellement de l’eau et je tamise l’émail. Vous constaterez qu’il y a de gros grumeaux: un double passage au tamis est donc indispensable. Votre émail est alors prêt à être testé: c’est le moment de réaliser un échantillon et de le cuire.
Il arrive d’avoir de belles découvertes avec l’émail récupéré mais ce n’est pas souvent le cas… 😏 il faut alors intervenir en ajoutant des oxydes afin d’en modifier la couleur.
Comme il est impossible de savoir précisément ce qui compose l’émail, il s’agit à chaque fois de réaliser une couleur ‘unique’ et je travaille un peu au feeling.
Je vous conseille donc de réaliser un gros stock en une fois afin de ne pas recommencer tous vos essais après avoir émaillé deux pots!
Les oxydes que je vais utiliser sont: l’oxyde de manganèse, l’oxyde de fer rouge (ou noir en fonction de ce que vous avez), et l’oxyde de cuivre.
La notion du « un peu » est très variable mais est de l’ordre de une à deux cuillères à café pour un sceau de 5l (sauf pour le cuivre, il en faut moins).
Je refais un test, le cuit et le modifie encore si besoin. Comme l’émail est à chaque fois unique, je le prépare par seau de 5l.
Évidemment, c’est loin d’être une méthode très scientifique et duplicable mais… cela permet de récupérer des kilos d’émail! Nous avons un noir qui est légèrement différent d’une production à l’autre mais qui fonctionne vraiment bien. 🤗